L’Espagne et la dictature, quand le franquisme rime avec censure

La fameuse période franquiste, ces temps tumultueux où nombre d’œuvres artistiques principalement cinématographiques et littéraires ont été prohibées, où nombre d’intellectuels se sont vus obligés de publier plusieurs de leurs romans en Amérique Latine ou en France, ou à les voir censurés. Combien d’entre eux ont-ils subi des interdits de la part de ce régime ? Pourquoi le « Caudillo » les empêchait-il de s’exprimer librement ? Et finalement, de quoi ne fallait-il pas parler ? En tout cas, même 50 ans après, j’ai décidé d’en parler.

(Aijaz Rahi/AP/SIPA)

Camilo José Cela, Rafael Alberti, Emilio Prados, Luis Cernuda, Juan Ramón Jiménez, Pedro Salinas, Luis Buñuel, María Zambrano… Et tant d’autres grands noms, qu’ils soient journalistes,
 réalisateurs, scénaristes, poètes, philosophes, écrivains ou encore essayistes espagnols. Tous ont été victimes de cet « exil intérieur » où la censure ne leur permettait pas d’exprimer leur talent comme ils le voulaient dans leur propre pays. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison que ce régime conservateur et très proche de L’Eglise, au moyen de la répression, voulait se faire entendre et surtout contrôler la vie quotidienne des citoyens, autant sur le comportement que sur les vêtements, les mœurs… La vie culturelle n’a bien évidemment pas été épargnée. Que cela soit les productions locales ou bien des ouvrages ou des films venant de l’étranger, quelle que soit la forme d’art, aucun groupe culturel ou génération n’a pu se démarquer, témoignant véritablement de la piètre culture espagnole des années 40 à 70.

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Camilo José Cela à propos de la censure franquiste, 04 février 1987, France 3 (Collection: Aquitaine Midi )

De quoi Franco avait-il peur exactement ? Telle est la question. Comme vous le savez tous, l’information est source de pouvoir, c’est indéniable. Et cela, Franco l’avait bien compris. En contrôlant l’information autrement dit l’ordre moral, il contrôlait véritablement la vie des citoyens espagnols le rendant de ce fait très puissant et surtout toujours plus avide de pouvoir. En réalité, tout s’explique. C’est en fait une des principales raisons pour lesquelles l’Espagne actuelle manque cruellement d’identité collective nationale. Après un tel passé dominé par la répression et la limite de la liberté d’expression, comment le peuple espagnol peut-il prétendre d’une mémoire historique unifiée ? C’est une question à laquelle malheureusement personne n’a véritablement été capable de répondre.

Et qu’en est-il de toutes ces femmes trop longtemps dominées par les idéaux répressifs de l’ère franquiste? À quel point ont-elles été contrôlées par le « Caudillo » ? Pour en savoir plus, rendez-vous à notre prochain article !

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