Espagne, entre mémoire et histoire

S’il y a un pays où deux visions de la guerre civile et de la dictature se sont opposées, c’est bien l’Espagne. En effet, la problématique que tout le peuple espagnol s’est posé est : faut-il se souvenir ou non de son passé ? Telle est la question.


Cette dernière fut l’objet de controverse politique laissant les courants de droite et de gauche s’affronter durant de nombreuses années et instaurant un véritable débat public autour des politiques mémorielles : chacun a une vision particulière de la nature de la mémoire historique, de ses conséquences politiques et compte bien en découdre.

Tout a commencé par cette fameuse loi d'amnistie qui a préconisé l’oubli sélectif des crimes commis par le corps militaire pendant la guerre civile. Cependant, cette dernière a été au fil des années sévèrement revendiquée, comme s’il était aussi simple d’effacer ces crimes tel de banals brouillons sur une feuille de papier. En effet, jusqu’aux années 2000, les politiciens espagnols décident de gommer les faits, d’effacer ce passé gênant encore trop présent dans les esprits. On ferme les yeux sur les fosses communes, les personnes disparues, les procès. Tout devient tabous. Est-ce de la censure ? Ou plutôt une nécessité pour guérir, pour tourner la page ?

C’en est trop. En 2000, la génération suivante décide d’ouvrir les yeux et de rendre justice. Après un long combat pour comprendre le passé, comprendre pourquoi leurs familles se taisent, pourquoi leurs grands-parents ont mystérieusement disparus, il fallait en parler. Il était enfin temps de rouvrir les procès. En 2007, la loi de la mémoire historique le permet. On ouvre les fosses communes, on change le nom des rues, on enlève les statues à la gloire d’une époque enfin révolue. On accepte le passé, ou du moins on essaie de l’accepter.

Finalement, qu’est-ce que la mémoire historique ? Est-ce que les termes mémoire et histoirre sont compatibles ? Selon nous, il ne peut exister une seule mémoire de notre passé, car cette mémoire historique espagnole est conditionnée de chacune des mémoires personnelles et c’est cet ensemble qui construit l’histoire.

Si le peuple espagnol a eu le courage de faire face à son passé, qu’en est-il de la France ?

La suite dans notre prochain article !


Sources:
  • http://www.la-politica.com/la-memoria-historica-dignidad/
  • “Récupération de la mémoire” et législation en Espagne. Chronique des controverses politiques et académiques, de Eduardo Gonzaléz Galleja aux Editions Matériaux pour l’histoire de notre temps. 
  • Nos cours de civilisation espagnole de l'Université de Valencia

Commentaires

  1. Bonjour,
    Je crois que ce sujet est très intéressant. Ce billet est curieux parce que je peux ámeliorer mes connaissances d'histoire. Enfin, ce billet m'a fait réfléchir sur les questions posées.
    Merci pour l'information, c'est très captivant.

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  2. J'aime vraiment cet article, c'est très intéressant. Merci beaucoup pour le post, puisque j'ai appris des choses que je ne savais pas. Pour moi, la mémoire et l'histoire ne sont pas la même chose. L'histoire traite des faits (bien, il devrait de les traiter!), pendant que la mémoire est plus personnelle et par conséquent, un peu partial.

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