Les femmes et le franquisme, entre discrimination et inégalité
Renvoyer la femme à la maison, l’enfermer
dans la sphère privée en la destinant à n'être qu'une épouse obéissante à son
mari et une mère dévouée à ses enfants sans aucune possibilité pour elle de
s'épanouir en dehors de l'éthique catholique… Tel était son destin déjà tout
tracé par le régime franquiste espagnol. Comment ces êtres humains ont-ils pu
être privés de leurs droits de la sorte ? Pourquoi les cloisonner dans un rôle
très précis et structuré ? Parlons de ces femmes dont la liberté d’expression
voire d’identité personnelle a été trop longtemps prohibée par des hommes
avides de supériorité.
Image sur flickr creative commons
La loi sur le mariage civil, sur le
divorce, sans compter celles mettant les femmes à égalité avec les hommes… Tous
ces droits auparavant acquis aussi facilement abolis dans le but de mettre en
place des règles morales et sociales très strictes et ainsi discriminer la
femme par rapport à l’homme. Mais pour arriver à faire de la femme un être
mineur, il fallait l'éduquer, car celle-ci avait déjà connu la
liberté durant la seconde République. Ainsi, comment le “Caudillo” est-il
parvenu à la faire taire et la contrôler ? La réponse est simple. Par
l’enseignement et l’éducation que le régime avait confiés à la Section Féminine
de la Phalange, branche féminine de l'organisation politique espagnole
fasciste, et, en particulier, à l’Église. Le discours de ces deux institutions
dominantes s'articulent autour d’une idée fondamentale : persuader les femmes
que la maternité était leur principale contribution à la société, celle pour
laquelle elles étaient le mieux dotées, et qu’il fallait lui sacrifier toute
autre aspiration qu’elle soit professionnelle, intellectuelle ou autre. Comment
était-il possible de réduire les femmes à un rôle aussi dérisoire ?
Le guide de la bonne épouse, 1958
(Youtube)
La triste réalité était que pour Franco,
la femme était seulement l’âme de la maison et avait uniquement pour
rôle de transmettre l'idéologie franquiste et les valeurs de l'Eglise. Après
une telle éducation discriminatoire qui freinait véritablement la formation
intellectuelle de la femme avec des programmes scolaires dont certaines
matières sont destinées exclusivement aux femmes pour préparer ces jeunes
filles à accomplir leur futur rôle au foyer, comment cette dernière
pouvait-t-elle prétendre avoir une identité propre ? Peut-être est-ce même pour
cela que finalement, après tant d’années, l’Espagne tout entière ne saurait
parler de son passé, son identité. La même question persiste dans mon esprit
sans pour autant trouver de réponse : comment ces femmes, ce peuple tout entier
peut-il se reconstruire après ce passé aussi tumultueux ?
Par ailleurs, on parle bien souvent du
rôle fondamental de Franco au sein de ce régime dictatorial, mais n’y aurait-il
pas d’autres personnages avides de pouvoir dont il faudrait parler, révéler le
vrai visage ? Pour en savoir plus, la suite au prochain article !
Sources :
- https://books.openedition.org/pupo/2890?lang=fr
- https://journals.openedition.org/comicalites/1569
- Mes connaissances des cours de civilisation espagnole effectués à l’Université
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